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13/01/2015

Accidents de la circulation : fiabiliser les contrôles de restitution de permis pour conduite « sous l’empire d’un état alcoolique »

L’alcool est responsable chaque année dans l’Hexagone de 30 % des accidents de la circulation mortels, soit d’environ 1000 morts. L’Académie nationale de Pharmacie propose de rechercher une consommation d’alcool pendant une période de temps prolongée via un marqueur stocké dans les cheveux.

L’alcool est responsable chaque année dans l’Hexagone de 30 % des accidents de la circulation mortels, soit d’environ 1000 morts, conducteurs ou piétons.© shocky

Accidents de la circulation : des contrôles fiables avant la restitution du permis de conduire aux conducteurs sanctionnés pour conduite en état d’ivresse

L’alcool est responsable chaque année dans l’Hexagone de 30 % des accidents de la circulation mortels, soit d’environ 1000 morts.

La sécurité routière repose, en grande partie, sur la lutte contre les addictions. Or, seuls les tests capillaires, dont la valeur est également reconnue pour dépister la consommation de stupéfiants, permettent de faire la preuve de la réalité de la consommation d’alcool ou de stupéfiants dans le temps.

Dans un communiqué sans détour intitulé « Si la restitution du permis de conduire ne tenait plus qu’à un cheveu… », l’Académie nationale de Pharmacie veut attirer l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité de pratiquer systématiquement un test capillaire avant toute restitution du permis de conduire aux conducteurs sanctionnés pour conduite en état d’ivresse.

L’analyse par le cheveu est déjà prévue par le décret du 31 mars 2003 relatif à la sécurité routière et l’article 221-3 du Code de la route.

Elle est déjà pratiquée en routine dans le cadre de la restitution des permis aux États-Unis et dans plusieurs pays d’Europe.

Les experts considèrent en effet que « les dosages actuels (volume globulaire moye [VGM], Gamma glutamyl-transpeptidases [Gamma GT], transferrine désyalilée [CDT]) effectués lors des contrôles médicaux ne présentent pas une spécificité ni une sensibilité absolues, et exposent à des risques de résultats faussement positifs ».

En outre, ils offrent « une fenêtre trop courte de détection de la consommation d’alcool ».

L’Académie nationale de Pharmacie propose donc de rechercher une consommation d’alcool pendant une période de temps prolongée, via un marqueur direct, l’éthylglucuronide (EtG), produit du métabolisme hépatique de l’alcool, en grande partie éliminé dans l’urine, et qui reste stocké en faible quantité dans les phanères en général, et les cheveux en particulier.

Le test sur une mèche de 80 cheveux environ apparait simple et fiable, la composition chimique des cheveux une fois prélevés ne se modifiant pas avec le temps : « Ainsi, en cas de suspension de permis de trois mois, il suffit d’analyser trois cm de cheveux pour prouver l’abstinence ou, à l’inverse, la consommation d’alcool au cours des trois mois en question ».

L’Institution recommande que ces analyses soient systématiquement pratiquées lors des contrôles médicaux avant toute restitution du permis de conduire aux personnes sanctionnées pour conduite en état d’ivresse.

« Ces contrôles permettraient d’éviter les récidives meurtrières du fait de conducteurs restant en situation de consommation abusive chronique ».